« Je sais que "Sid" et moi avons eu quelques batailles par le passé, mais j'ai tellement de respect pour lui, a-t-il affirmé. Je ne veux rien enlever aux Connor McDavid de ce monde qui représentent la prochaine génération, mais pendant mon séjour dans la Ligue nationale (...), [Crosby] est sans égal. »
Si Crosby est si dominant, c'est en partie en raison de sa force, a-t-il expliqué. À ce sujet, le joueur natif de Toronto, Ontario, l'a comparé à Jaromir Jagr puisque, tout comme son ancien compagnon de jeu, l'expression « fort comme un boeuf » lui va comme un gant.
« Sa force, que ce soit naturel ou dans son dévouement à s'entraîner, sa force dans les jambes le séparent de tous les autres, a déclaré Subban à propos de « Sid the kid ». Il est littéralement impossible à arrêter. Il faut tenter de le contenir et d'être efficace avec son bâton. Au niveau de la force dans les jambes, a-t-il ajouté, je ne crois pas que qui que ce soit, à part peut-être Jagr, a été aussi bon pour protéger la rondelle. Ils sont incroyables. »
P.K. Subban n'est pas le seul ancien porte-couleurs du Canadien à avoir une très haute opinion de la sélection de 1re ronde, 1er choix en 2005, des Penguins de Pittsburgh. En effet, Jocelyn Thibault, un des gardiens de but de l'équipe, se souvient très bien de l'arrivée du « talentueux joueur de l'Océanic » avec l'organisation qu'il a transformée dès sa première saison. Crosby, qui n'avait alors que 18 ans, a amassé 12 points à ses 10 premiers matchs dans la LNH terminant l'année au premier rang des pointeurs de l'équipe avec 102 points (39B, 63P) en 81 matchs, 44 points devant Sergei Gonchar, son plus proche poursuivant. Dès le premier regard, Thibault a mentionné avoir su que le nouvel arrivant était loin d'être un jeune homme de 18 ans typique.
« Sidney était extrêmement mature pour son âge, a-t-il déclaré. Il est arrivé à 18 ans et il se comportait déjà comme un vétéran. Il n'était pas réservé. Il était simplement concentré. Il n'avait rien du joueur recrue traditionnel. Tout le monde savait que ce n'était pas juste un choix de première ronde normal, a-t-il ajouté. On était tous très conscient que c'était un joueur exceptionnel qui allait fort probablement devenir un patineur de concession. »
Dès le départ, Thibault savait donc que la gloire de Cole Harbour, en Nouvelle-Écosse, allait devenir le visage ainsi que le capitaine de la franchise. « Tu n'as pas besoin de passer beaucoup de temps avec un gars comme ça pour savoir qu'il va accomplir des choses spéciales. Son impact à tous les niveaux était indéniable. »
Malgré tout son talent et toute l'attention qu'il recevait, l'ancien cerbère a précisé que le principal intéressé n'a cependant jamais été imbu de lui-même. « Sidney arrivait à Pittsburgh avec beaucoup d'attentes. Mais il gérait très bien ça. Il ne s'est jamais pris pour un autre et n'a jamais été au-dessus de ses affaires, vraiment pas. »
Pour atteindre un tel niveau d'excellence, il faut, selon Thibault, une détermination et une constance hors du commun. Ce sont deux qualités qui caractérisent Crosby qui est un véritable bourreau de travail. « Pendant un moment, j'étais davantage le gardien substitut chez les Penguins, a-t-il confié. J'étais donc toujours l'un des premiers à sauter sur la glace et l'un des derniers à en sortir. Et Sidney était l'un de mes meilleurs clients! Il était TOUJOURS sur la glace! C'était comme ça à tous les jours, a-t-il précisé. Il était tellement passionné. Il pratiquait constamment ses tirs, ses passes et ses feintes. Sid en a toujours fait plus que les autres. »
Comme tous les athlètes d'élite, Crosby déteste perdre. « Il est extrêmement mauvais perdant, a révélé Thibault. Lorsqu'il ne parvenait pas à réussir ce qu'il tentait, il pognait les nerfs! Il voulait tout réussir! » Et cette attitude de gagnant a évidemment eu, et a encore, des répercussions sur ses coéquipiers. « Quand, en tant qu'équipe de hockey, tu as l'occasion de compter sur un joueur de la trempe de Sidney, tu ne peux pas, comme on dit en bon Québécois, te pogner le derrière. Il oblige tous ses coéquipiers à donner constamment le meilleur d'eux-mêmes. Quand tu vois un gars comme Crosby qui fait attention à tous les détails, tu ne peux pas tourner les coins ronds. »
« Les gens ne peuvent pas toujours voir ce genre de choses, a-t-il expliqué, mais Crosby est l'un des joueurs qui analyse le plus lors des matchs. Il fait vraiment attention à tous les petits détails et c'est la raison pour laquelle il est au sommet aujourd'hui. Ce qui m'a le plus marqué, chez Sid, a-t-il aussi révélé, c'est son attitude, son professionnalisme et son attention aux détails. J'ai connu quelques grands joueurs pendant ma carrière et ces gars-là ont vraiment une façon de voir les choses et une façon de s'entraîner qui les démarque. »
En 984 matchs, Crosby a amassé 1263 points (462B, 801P), pour une moyenne de 1.28 points/match. De plus, il a mené les Penguins à la conquête de trois Coupe Stanley et s'est aussi mérité de nombreux honneurs individuels. « Il est constamment parmi les meilleurs, peu importe la saison. Et ce, depuis 15 ans! Même s'il a eu des blessures et qu'il n'est plus le jeunot d'antan, il trouve toujours une façon d'être au sommet de son sport », a conclu Thibault fortement impressionné par l'attitude en général du capitaine des Pens; une attitude « propre aux grands joueurs », a-t-il affirmé.
Les commentaires de Subban et de Thibault à l'égard de Sidney Crosby sont très élogieux et amplement mérités. Certains affirmeront que Connor McDavid, Alexander Ovechkin ou Auston Matthews lui sont supérieurs, mais on ne peut nier le fait que, 15 ans plus tard, « Sid the Kid » fait encore partie de l'élite et que son impact, que ce soit à Pittsburgh ou dans la LNH, est toujours aussi grand. Et il continuera de l'être dès que le circuit Bettman pourra reprendre ses activités. Espérons que cela arrivera plus tôt que tard.