L'ancien joueur Louis Leblanc a vécu cette expérience. Repêché en première ronde par le CH en 2009, il n'a jamais réussi à se tailler une place régulière avec le grand club. Il est maintenant à la retraite, mais se souvient de son expérience de la LNH.
« À Montréal, un Québécois qui joue bien est un héros. Mais dès qu'il se met à connaître certaines difficultés, il devient l'ennemi public numéro un. Les partisans sont méchants, quand ils le veulent. C'est triste et assez étrange, mais c'est comme ça (...) Je me souviens que dès le moment où j'ai été repêché par le Tricolore, tout le monde au Québec s'est mis à avoir une opinion sur moi. Soudainement, huit millions de personnes te disent ou t'écrivent comment tu devrais patiner, t'entraîner, manger, parler... »
« Pourtant, si tu t'es rendu jusqu'à la LNH, c'est que tu dois sûrement savoir quoi faire, non? Cette réalité-là a été dure à assimiler, au départ. Toutes tes actions sont constamment décortiquées dans les journaux, mais aussi sur Twitter et Facebook... »
Son père, Yves, a vécu cette situation de l'extérieur. « C'est désolant de voir qu'il y a autant de gérants d'estrades au Québec. Les gens émettent des commentaires sans vraiment savoir de quoi ils parlent. Combien de gens qui critiquent les joueurs ont déjà été dans le vestiaire d'une équipe professionnelle? Bien peu. Les gens tirent des conclusions sans avoir les données exactes et il est là le problème... »
L'auteur de cet article, Anthony Martineau, mentionne que les gens, maintenant, grâce aux différentes plateformes, arrivent à se cacher derrière une identité pour humilier publiquement des joueurs. Ces insultes, les joueurs les voient selon Georges Laraque.
« Peu importe ce que disent les joueurs, c'est certain que ce qui se dit sur eux les affecte! L'une des premières choses que les gars font, après un match, c'est d'ouvrir leur cellulaire et d'aller sur Twitter ou Facebook pour voir ce que les gens pensent d'eux. »
David Desharnais a été un joueur du Tricolore pendant huit saisons. Dans le cadre d'un entretien avec TVA Sports il y a quelques semaines, il n'a pas hésité pas à qualifier la pression qu'il a dû affronter à Montréal « d'énorme ».
« La pression est énorme. Je devais produire sur une base régulière. Tout le monde s'attend à ce que tu fasses des points à chaque match. Si tu ne le fais pas, tu dois constamment te justifier. Je ne l'ai pas réalisé sur le coup, mais quand j'y repense, c'était vraiment de la grosse pression. C'est amusant, jouer chez soi. Mais ça implique beaucoup... »
Georges Laraque a ajouté au sujet des critiques sur le début de saison de Drouin que les partisans sont jaloux de son salaire. « Le mauvais traitement réservé à Jonathan Drouin est complètement ridicule! Malheureusement, les médias et les gens sur les réseaux sociaux cherchent constamment un bouc-émissaire et il faut qu'il soit francophone... Sinon ce n'est pas vendeur! »
« On vit dans une ville, Montréal, où les gens adorent chialer. C'est tout! Les gens qui critiquent Drouin reviennent constamment au fait qu'il gagne beaucoup d'argent. Le monde est jaloux, c'est carrément ça! Monsieur ou madame finit sa journée de travail et ressent le besoin de chialer. "Pourquoi ne pas critiquer Jonathan Drouin?", se demandent les gens de façon simpliste. Un gars qui parle français et qui fait de l'argent, c'est facile à démonter! Drouin, c'est triste, n'a tout simplement pas le droit à l'erreur. »
C'est un sujet vraiment sensible pour plusieurs raisons, qui n'a pas fini de faire couler de l'encre.
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Crédit : TVA Sports
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