Quel Jonathan Drouin verra-t-on quand tout reprendra? En chiffres...
Depuis son arrivée à Montréal en provenance de Tampa Bay, Jonathan Drouin est sous les feux de la rampe et le moindre de ses gestes est scruté à la loupe. Au cours des deux précédentes saisons, il n'avait pas réussi à se faire valoir comme un joueur de premier plan pour l'organisation du Tricolore. Cependant, l'été dernier, quelque chose a changé et Drouin devenait de plus en plus un joueur dominant, comme le dénotaient ses 15 points en 19 rencontres. Cependant, tout a basculé le 15 novembre.
Ce soir-là, l'attaquant du CH a subi une blessure au poignet gauche qui l'a tenu à l'écart pendant plusieurs mois. Vraiment dommage, car il connaissait les meilleurs moments de sa carrière jusque là. Il a par la suite effectué un bref retour au jeu en février, mais il n'était clairement pas à son meilleur et les statistiques avancées permettent de le réaliser. Ce qui est merveilleux avec la technologie actuelle est que les entraîneurs peuvent, grâce à ces données, comprendre exactement ce qui fait défaut chez un joueur. Les statistiques avancées permettent d'analyser les coulisses des performances des athlètes, mais c'est sur la glace que tout se joue, et cela, beaucoup l'oublient et ne se fient qu'à des chiffres pour juger les joueurs. Allons tout de même évaluer les performances de Drouin cette saison.
Il faut d'abord mettre tout en contexte. Les statistiques que vous voyez sont comptabilisées par 20 minutes d'action de l'attaquant de Sainte-Agathe, ce qui élimine les risques d'erreurs dues à une variation de son temps de glace par rencontre. À gauche, ce sont les chiffres compilés par Drouin avant sa blessure et à droite ceux compilés après.
Il a affiché des pires statistiques dans toutes les catégories lors de son retour au jeu, ce qui est peu surprenant considérant le fait qu'il faut une certaine période d'ajustement au retour d'une blessure. Ce qui est un peu plus inquiétant, c'est à quel point certains chiffres ont empiré. Sportlogiq a compilé les données pour quatre catégories qui ont un lien entre elles.
Commençons avec son temps de possession de rondelle. C'est un secret de polichinelle, Jonathan Drouin adore posséder la rondelle. Il peut attirer les adversaires pour créer de l'espace pour ses coéquipiers. Il est passé de 1 minute et 34 secondes à 1 minute 21 secondes par 20 minutes d'utilisation. Ce n'est pas la baisse la plus significative, mais elle affecte le reste de son jeu pour la raison mentionnée plus haut, c'est son pain et son beurre.
La prochaine statistique est reliée à la première décrite plus haut. En ayant moins la possession du disque, Drouin orchestre évidemment moins d'entrées en zone adverse. Cependant, la baisse est assez importante. Passer de 4,68 à 2,75 par tranche de 20 minutes, ce n'est pas rien. Supposons que Claude Julien emploie l'attaquant du Tricolore une vingtaine de minutes par rencontre : en trois matchs, il réussit 5.79 entrées en zone adverse de moins et en 10 matchs, 19,3. Pensez-y, c'est assez significatif.
Puisque le nombre d'entrées de zone adverse diminue, le nombre de jeux lors de poussées offensives qu'il crée diminue conséquemment. Ce qui est inquiétant, c'est que la diminution est drastique. Drouin est passé de 24,4 à 16,7 par 20 minutes jouées, une baisse de 7,7 par rapport à son début de saison. Ce chiffre peut sembler faible, mais il ne l'est vraiment pas. Reprenons l'exemple de 20 minutes par match du paragraphe précédent. En trois matchs, il réussit 23,1 jeux de moins en zone adverse et en 10 matchs, 77,7. Oui, oui, une différence de 77,7 par dizaine de parties, ce qui est immense.
Finalement, il n'aura pas réussi, après sa blessure, à décocher autant de tirs de l'enclave qu'avant le 15 novembre, 0.91 de moins par période de 20 minutes pour être plus précis. Considérant le fait que la majorité de buts se marquent de l'enclave de nos jours, il est donc normal qu'il connaisse une baisse de régime au niveau des points. Cependant, il faut noter que Jonathan Drouin n'est pas le joueur qui tire le plus de l'enclave non plus.
Alors, nous sommes en droit de nous poser la question, quelle version de Jonathan Drouin verrons-nous quand la LNH reprendra ses activités? Celle du début de saison, ou celle d'après? Le temps de repos lui aura t-il permis de revenir à son niveau de début de saison? Seul l'avenir nous le dira...
Crédit : RDS
