Le meilleur joueur du circuit universitaire canadien cette année-là n'a disputé que 10 parties dans l'uniforme du Rocket et son expérience lui a laissé un goût amer.
C'est du moins ce qu'il a raconté au journaliste de TVA Sports, Anthony Martineau.
Joueur de petite stature à cinq pieds et sept pouces, Anthony Beauregard venait d'établir un record dans le circuit universitaire canadien (OUAA) avec une récolte de 60 points en 28 rencontres, lui qui évoluait pour les Stingers de Concordia.
Éliminé du portrait des éliminatoires à ce moment-là, le Rocket de Laval offre un contrat d'essai au jeune attaquant originaire de la région de Saint-Damase, une petite municipalité voisine de Saint-Hyacinthe en Montérégie. Si le potentiel offensif du jeune homme n'est pas piqué des vers, on le place néanmoins sur un quatrième trio offensif.
Après sa séquence de 10 parties, il a plié bagage et retourne chez lui espérant un coup de fil de l'équipe. Le club-école n'a jamais pris la peine de le rappeler.
« Je n'ai jamais vraiment compris et je suis encore un peu amer face à tout ça, lance le hockeyeur d'entrée de jeu. Entre toi et moi, j'aurais vraiment voulu que le Rocket m'offre une meilleure opportunité. L'équipe ne m'a jamais donné une réelle chance de me faire valoir. Qui sait j'en serais où, aujourd'hui, si ça avait été le cas... », a-t-il partagé au journaliste de TVA Sports.
Avec une récolte de 66 points en 58 parties avec la formation du Wichita Thunder, il figure au premier rang des pointeurs du circuit. À chaque match, il a trouvé un moyen de se faire remarquer grâce à son sens du jeu et son intelligence hockey au-dessus de la norme.
« Nous étions en train de disputer le championnat canadien. Après une défaite lors du premier match, j'ai reçu un appel de la part des dirigeants des Canadiens. Ils voulaient m'avoir à Laval avec le Rocket pour terminer l'année. Évidemment, j'étais super excité. Pour plusieurs gars d'ici, c'est un rêve d'évoluer dans l'organisation du CH. En arrivant là-bas, je ne voulais qu'une chose : prouver aux dirigeants que j'avais les aptitudes pour évoluer à long terme dans la Ligue américaine » , s'est-il rappelé lors de l'entrevue.
Malheureusement, confiné sur un quatrième trio avec un temps de glace nettement insuffisant pour prouver sa véritable valeur, Anthony Beauregard a complété ses 10 parties avec une récolte timide d'un but et une mention d'aide. En réalité, c'est le genre de statistiques habituelles pour un gars utilisé sur un quatrième trio. Ils sont rares les joueurs de 20 buts avec un temps de glace de 10 minutes par rencontre.
« Je me répète, mais j'aurais adoré que les choses se passent autrement. Le Rocket ne m'a jamais donné une réelle chance. Qui sait j'en serais où aujourd'hui si ça avait été le cas. Au bout du compte, ça reste une expérience que je n'oublierai pas. Mais c'est sûr que je suis un peu amer », a-t-il avoué.
Son agent actuel, Nicola Riopel, ancien gardien de but vedette dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), a avoué qu'il était déçu de la façon dont l'organisation montréalaise avait traité son client à l'époque.
« On aurait dû lui donner un essai crédible. Il avait 23 ans et venait de brûler le circuit universitaire canadien en établissant un record de 60 points en 28 matchs. Je ne peux pas croire qu'il était trop vieux, trop lent, ou pas assez intelligent... Il aurait mérité une vraie audition sur un trio offensif », a ajouté Nicola Riopel, membre de l'agence Propulsion.
Pourtant, l'ancien entraîneur de l'organisation, Sylvain Lefebvre, avait promis de regarder son développement et avait même vanté ses prouesses sur la glace. Il faut dire que le fait que le jeune homme âgé de 23 ans n'ait jamais reçu un appel peut sans doute laisser un goût amer face à la situation.
« Il m'a dit qu'il comptait me garder à l'oeil, car il avait bien aimé mon rendement. Mais quelques semaines plus tard, tout le personnel hockey du Rocket a été limogé. Les jours ont passé et je n'ai eu aucune nouvelle de l'organisation après coup...»
En rafale ⬇⬇