Bulletin mi-saison du CH : ceux qui déçoivent, ceux qui impressionnent

Au niveau collectif, un excellent début de saison a démarré les espoirs enthousiastes des partisans. Une mauvaise séquence a mené Claude Julien, Stéphane Waite et Kirk Muller à prendre la porte et finalement, l'ère Ducharme s'amorce avec des matchs différents soir après soir. Si on avait à résumer les performances de l'équipe en général, ce serait une bonne façon de résumer le tout. Maintenant, qu'en est-il des prestations individuelles?

Devant les filets, Marc Bergevin a payé le prix pour obtenir un gardien numéro 2 de qualité cet automne. Pour le moment, les quatre millions et des poussières que coûte Jake Allen en valent la peine. Jusqu'ici, le numéro 34 s'illustre plutôt bien avec une moyenne de 2,28 buts accordés par match ainsi qu'un taux d'efficacité de 0,922.

C'est sans doute l'un des meilleurs auxiliaires du Tricolore depuis Jaroslav Halak. C'est un point positif majeur dans les buts et Allen s'avère un coup de circuit sous-estimé du DG des Glorieux. Néanmoins, certains obstacles ont envahi le gardien étoile Carey Price durant les moments difficiles de son équipe.

Price a été limité à 2,62 buts accordés par affrontement ainsi que 0,907% d'efficacité. Ce ne sont pas des statistiques habituelles et le cerbère étoile a goûté aux critiques durant le mois de février. Ce point négatif chez les gardiens a grandement conduit au congédiement de l'entraîneur Stéphane Waite et même si Price connaît un bon mois de mars, il lui en faudra plus pour se rattraper.

Deux arrivées importantes sont apparues à la ligne bleue de l'équipe, avec Alexander Romanov et Joel Edmundson. Accompagnés de Jeff Petry, ils ont été ce qu'il y a de plus beau en défense. Il faut souligner que la paire Edmundson-Petry est peut-être la meilleure du Canadien depuis le règne du duo Markov-Subban. Petry est parmi les meilleurs marqueurs en défense de la ligue et les deux figurent dans les sommets des différentiels, c'est une excellente combinaison.

Du côté de Romanov, il fait partie des plus jeunes joueurs de la LNH, alors ses cinq points en 26 rencontres sont plutôt normaux, considérant également son temps de jeu moyen fixé à seulement 17:41. Dans une saison de 82 parties, on parlerait d'une production offensive de 16 points. C'est aussi 67 mises en échec pour le jeune russe, ce qui le place au sommet de l'équipe et au dixième rang de la LNH dans ce chapitre.

Le point négatif, aussi mineur soit-il, est probablement la paire composée de Shea Weber et Ben Chiarot. Loin de dire qu'ils ont été médiocres, ils ne jouent pas comme l'an dernier et ne contribuent pas autant que Petry et Edmundson. Les numéros 6 et 8 ont les pires différentiels de l'équipe et le capitaine est en voie de connaître sa pire moyenne offensive depuis 2007-2008. Toutefois, c'est très loin d'être une préoccupation majeure.

Finalement du côté des arrières, on peut dire que Victor Mete n'a plus le même impact pour l'organisation. Lui qui n'a jamais été une vedette offensive ne cumule aucun point sur ses sept matchs de la saison. Peut-être que la blessure de Ben Chiarot lui donnera plus de responsabilités, donc une plus grande importance.

Au niveau offensif, l'optimisme est en droit d'être présent. C'est probablement les trois meilleurs trios réguliers du CH depuis des décennies. Trois unités de force majeure, qui donnent à la métropole québécoise un représentant parmi l'élite de la LNH au niveau des buts. Tyler Toffoli figure en effet au 5e rang des francs-tireurs du circuit Bettman et compte plus de filets qu'Alexander Ovechkin.

De plus, les centres Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi semblent passer à un autre niveau offensivement. Dans les deux cas, on pourrait assister à leur meilleure moyenne offensive en carrière. On pourrait s'attendre à des saisons respectives de 34 et 28 points en 56 matchs, ce qui signifie 50 et 41 points dans une saison normale de 82 parties.

D'un autre point, les acquisitions de la saison morte en offensive ont apporté beaucoup de positif. Toffoli, comme mentionné plus tôt, marque des buts à profusion et Josh Anderson nous fait pas mal oublier Max Domi avec trois points de plus en cinq matchs de moins que l'ancien numéro 13 de la Sainte-Flanelle.

Corey Perry est également un élément à rabais rentable. L'ailier en est à cinq buts et dix points en vingt rencontres, ce qui améliore son rendement de l'an dernier à Dallas. Il a marqué autant de filets que la dernière saison avec 37 matchs de moins. Jonathan Drouin connaît également une très bonne saison, lui qui est placé au troisième rang des marqueurs du club et au premier rang des passeurs.

Négativement, il y a quand même quelques détails à souligner. Les noms de Phillip Danault et Tomas Tatar n'ont pas le choix d'être nommés. Les deux attaquants auraient peut-être mieux fait de signer une prolongation de contrat avant le début de la saison, car leur valeur sera possiblement vue à la baisse.

On peut également parler de l'inconstance de l'équipe à l'avant, alors qu'elle peut marquer cinq buts dans un duel et être limitée à une seule menace la partie suivante. La jeunesse et le manque d'expérience des joueurs de centre peuvent également être visés. On constate une importante baisse de régime de Nick Suzuki dans les dernières semaines, ce qui est très normal à 21 ans.

Finalement, le graphique en montagnes russes que les Canadiens nous présentent offre beaucoup de choses à répartir dans les colonnes pour et contre, collectivement et individuellement. Les solutions pour se replacer s'avèrent nombreuses et en demande en même temps.

Il est à se demander si un centre d'expérience pourrait combler le problème avec trois centres cumulant seulement six saisons dans la LNH. Les bonnes choses doivent être mentionnées toutefois, l'équipe a de fortes chances de nous offrir des séries éliminatoires et la saison aura été plaisante à regarder. On surveillera l'autre moitié de la campagne attentivement.

Crédit : RDS