C'est au cours de la dernière décennie que cette vision de ce que pourrait être le hockey a fleuri et ce sont les joueurs de centre qui ont essentiellement transporté le poids de cette transition. Depuis toujours, c'étaient eux qui dirigeaient le jeu et, de ce fait, qui déterminaient dans quel sens évoluerait la ligue. De cette façon, ils ont cimenté leur place dans l'histoire de la LNH effectuant la transition de superstars jusqu'à potentiels membres du Temple de la renommée.
Mais la prochaine vague de jeunes joueurs a déjà commencé à prendre leur place. Les McDavid et MacKinnon ont déjà débuté leurs ascension combinant le nouveau style offensif avec une puissance sans limite qui permet d'entrevoir la décennie à haut niveau d'octane qui s'en vient. Mais avant de tourner définitivement la page et de transmettre le flambeau à la prochaine génération, cela vaut la peine de faire un retour sur ce que les meilleurs joueurs de centre ont accompli ces dix dernières années; les dynasties, les retours triomphants après avoir été blessés et la longue attente pour s'asseoir dans le trône du vainqueur de la Coupe Stanley.
Voici donc la liste des joueurs de centre qui ont été les plus influents ou qui ont eu le plus d'impact durant la dernière décennie. Ce sont aussi ceux qui ont permis d'établir les critères utilisés pour l'attribution du trophée remis au joueur le plus utile.
1- Sidney Crosby (Penguins de Pittsburgh)
Lorsqu'il s'est amené dans la LNH, il était une dynamo offensive, mais la dernière décennie l'a vu évoluer pour devenir le joueur le plus complet tous sports confondus. De plus, il a subtilement modifié la manière de se comporter des joueurs élite de la LNH en tant que professionnels. Les trois premières années de cette décennie, Crosby a manqué plusieurs rencontres au début de chaque saison, en raison des blessures pour un total de 147 matchs.
Malgré tous les matchs ratés, dont plusieurs en raison d'une grave commotion cérébrale qui a failli mettre un terme à sa carrière, il est le joueur de centre ayant amassé le plus de points depuis le 1er janvier 2010 soit 788 en 630 rencontres. Il s'est mérité un trophée Hart, deux trophées Ted Lindsay, un trophée Art Ross et un trophée Maurice Richard ainsi que deux Coupe Stanley en plus de remporter le Conn Smythe à chacune de ces conquêtes.
Après avoir été nominé l'an dernier pour le trophée Hart et avoir terminé au 4e rang pour le trophée Selke, il est évident que Sid The Kid n'a pas fini de dominer la ligue.
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2- Connor McDavid (Oilers d'Edmonton)
Le capitaine n'est âgé que 22 ans et n'a fait son entrée dans la LNH qu'à la moitié de la décennie soit en 2015-2016 pourtant cela ne l'a pas empêché de dominer tous les vétérans qui ont joué durant toutes les dix saisons. Ce qu'il a accompli durant ces cinq années surpasse, en effet, ce que la majorité des joueurs a pris le double ou le triple du temps à réussir.
Après avoir connu une saison recrue où il a été affligé par les blessures, il a émergé et est devenu la force indomptable, incontrôlable, imparable de la ligue. Un joueur dans une classe à part. À sa première saison complète, il s'est mérité le trophée Hart, le Ted Lindsay et le Art Ross. L'année suivante, il a été frappé par la guigne de la deuxième saison, mais cela ne l'a pas empêché de mettre la main sur le Art Ross et le Ted Lindsay.
C'est ce qu'il a accompli dans son ensemble pour la LNH qui fait de lui le deuxième joueur de centre ayant eu le plus d'impact durant cette décennie. La ligue a été en transition depuis le lock-out qui a précédé l'arrivée de Crosby dans le circuit Bettman. Au fil des ans, la façon de jouer a penché de plus en plus vers un style de jeu rapide axé sur une offensive dynamique et créative, Avant l'entrée en scène du no. 97, les joueurs possédant autant d'habiletés, mais surtout des joueurs qui n'hésitaient pas à le démontrer, n'étaient pas légion à ce niveau.
C'est comme s'il avait été créé dans un laboratoire et qu'on avait assemblé, avec juste la bonne dose, les différents éléments de cette nouvelle génération d'hockeyeurs. Son jeu de pieds est phénoménal, ses mains rapides sont comme des armes tandis que sa vision et sa capacité à générer de l'offensive en font le parfait moteur pour faire avancer toute la machine. La LNH n'a vu un joueur de centre atteindre ou franchir la barre des 100 points qu'à seulement 11 reprises ces dix dernières années et McDavid l'a réussi trois fois. Ce qui est encore plus impressionnant est le fait qu'il a atteint cet objectif chaque fois qu'il a disputé suffisamment de matchs pour en avoir l'opportunité.
Le capitaine a déjà changé l'allure de l'offensive et si on se fie à la trajectoire de la carrière de Crosby, on peut affirmer sans trop risquer de se tromper que la sienne ne fait que commencer.
3- Evgeni Malkin (Penguins de Pittsburgh)
Plusieurs ont probablement oublié de quoi avaient l'air les Penguins durant toutes les années qui se sont écoulées entre leur conquête de 2009 et leur doublé de 2016-2017 puis 2017-2018; des années minées par les blessures et les doutes. Remonter les échelons n'aurait pu se faire sans l'apport non seulement de Crosby, mais aussi d'Evgeni Malkin qui, chacun à leur manière, ont aidé à redorer le blason noir et doré.
L'absence de Crosby, incommodé par les blessures, durant les trois premières années de sa carrière, a permis à Malkin de se faire un nom alors qu'il a transporté l'équipe sur ses épaules particulièrement en 2011-2012 alors que Geno a amassé 109 points dont 50 buts ce qui a fait en sorte qu'il s'est mérité le Hart, le Ted Lindsay et le Art Ross, pour une deuxième fois depuis le début de sa carrière. Le retour en force du capitaine et le fait que Malkin ait élevé son jeu d'un cran ont mené à l'obtention de deux Coupes Stanley. Même s'il n'a pas remporté le Conn Smythe ces deux années, sa contribution a été néanmoins indéniable.
Lors de la deuxième conquête, il a mené l'équipe pour le nombre de buts alors qu'il en a marqué 28 en 25 matchs. La saison suivante, alors que la majorité de ses coéquipiers flottait encore sur le nuage de leurs deux coupes consécutives, c'est Malkin qui a maintenu l'équipe à flot connaissant une de ses meilleures saisons en amassant 98 points dont 42 buts. Il a terminé la décennie au sixième rang des meilleurs marqueurs et au deuxième rang des marqueurs en séries. Et il aurait pu faire encore mieux en saison régulière s'il n'avait pas été incommodé par les blessures ces dernières années. Quant à sa production offensive, il se classe au troisième rang des centres avec sa moyenne de 1.15 points/match. Seuls Crosby et McDavid le devancent.
4-Jonathan Toews (Blackhawks de Chicago)
Durant la dernière décennie, il est passé de très bon centre à centre élite et a mené ses coéquipiers à trois conquêtes de la Coupe Stanley faisant passer l'organisation connaissant un passage à vide depuis trop longtemps, ce qui était une disette gênante, à une véritable dynastie.
Même s'il n'a pas été aussi prolifique offensivement que son coéquipier Patrick Kane, il n'a pas non plus été un passager s'étant mérité le Conn Smythe lors de la première conquête. Son excellent jeu dans les deux sens de la patinoire lui a mérité quatre nominations pour le trophée Selke qu'il a remporté en 2013.
Même si son style offensif est surtout axé sur la défensive, il s'est néanmoins classé au 10e rang pour le plus grand nombre de points chez les joueurs de centre des dix dernières années amassant 623 points en 729 matchs. Si on s'attarde aux points récoltés à forces égales, seulement quatre centres en ont obtenu davantage que lui. Autre statistique impressionnante, un seul centre a gagné plus de mises au jeu et un seul a plus de buts gagnants que le capitaine. C'est un joueur qui est extrêmement important dans tous les aspects que ce soit en avantage ou en désavantage numérique, à forces égales ou lorsqu'il convient de protéger une avance ou de sortir les griffes au besoin.
5- Patrice Bergeron (Bruins de Boston)
C'est lui qui a fait en sorte que Toews ne se classe pas au premier rang des spécialistes dans les deux sens de la patinoire et qui s'est révélé, durant la dernière décennie, comme étant le roi de la LNH pour ses habiletés défensives à partir du milieu de la glace. C'est le meilleur joueur ayant pratiqué ce style de jeu dans toute l'histoire de la LNH.
Ce qui est encore plus remarquable est le fait qu'il a été finaliste pour le trophée Selke à chacune des huit dernières années l'ayant mérité à quatre reprises en 2012, 2014, 2015 et 2017 tout en étant le meilleur lorsque vient le temps de remporter les mises au jeu. Le seul autre joueur à s'être mérité autant de nominations que lui pour le Selke, qui est décerné depuis les années 1970, est nul autre que Bob Gainey qui l'a remporté les quatre premières années de son existence. Si Bergeron le mérite une fois de plus, il pourra prétendre au trône en devenant le roi du trophée Selke. Considérant son palmarès de la dernière décennie, c'est loin d'être impossible.
Après avoir subi une dévastatrice blessure à la tête en 2007, il s'est complètement rétabli et s'est épanoui durant les années 2010. Il a soulevé sa première Coupe Stanley en 2011 avec une récolte de 20 points en 23 rencontres en séries. La saison dernière, il a atteint un sommet personnel de 79 points et mené son club jusqu'à la grande finale. Malgré la défaite, il s'agit néanmoins d'une bonne façon pour lui de terminer la décennie.
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