À son avis, la conclusion de cette entreprise est liée à une réalité très précise. « Tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas entièrement freiné cette pandémie, il existera toujours une crainte », croit-il.
Le rapport affirme que l'incertitude concernant l'éventuelle fin de la pandémie s'avère un élément qui joue largement contre la possibilité que, lorsque les organisations professionnelles, quel que soit le sport, seront autorisées à reprendre leurs activités, celles-ci puissent évoluer devant des gradins remplis de spectateurs.
Le document aborde aussi la possible réaction des joueurs face à la reprise des activités. M. Pedneault a rapporté que ceux qui ont été consultés, par ladite entreprise, ont affirmé majoritairement qu'ils vont hésiter avant de revenir au jeu sauf s'ils obtiennent l'assurance qu'il n'y a plus de risque pour leur santé.
« Quand on aura découvert un vaccin, la situation va changer... mais combien de temps prendra-t-on pour inonder le marché avec un vaccin assurant la fin du coronavirus? 12 mois, 18 mois, deux ans ? On ne le sait pas », mentionne le rapport.
Il suffit de surveiller la façon dont progresse le virus aux États-Unis pour réaliser, de l'avis de M. Pedneault, que les amateurs devront vraisemblablement se montrer patient... très patient.
Frank Pons, professeur titulaire au département de marketing de l'Université Laval et directeur de l'observatoire international en management du sport, est d'accord avec le fait que l'attente, avant la reprise des activités, sera longue, mais il diffère d'opinion quant à la durée de celle-ci puisqu'il est d'avis qu'elle ne durera pas des années.
« Ça me paraît très exagéré de parler de deux ans sans public, a-t-il déclaré. Toutefois, une reprise rapide du sport devant public m'apparaît questionnable. L'aplanissement de la courbe du virus ne signifie pas qu'il n'y aura plus de gens contaminés, mais qu'ils seront plus étalés dans le temps. En ce sens, un retour rapide sera difficilement envisageable », pense-t-il. Celui-ci est cependant d'avis que le plus tôt les organisations sportives pourront reprendre leurs activités, le mieux ce sera, non seulement pour les amateurs de sport, mais aussi pour les équipes qui sont actuellement privées de revenus. Malgré tout, il croit qu'il faut néanmoins s'armer de patience.
« Le sport a toujours été une source de résolution de problèmes. Les gens ont le désir que ça reprenne, mais quand ça va se faire, est-ce que le sport passera par-dessus la méfiance des gens? Qui aura envie de se retrouver par milliers, entassés les uns sur les autres? », se questionne-t-il.
Que les gens soient hésitants à se retrouver dans un rassemblement de milliers de personnes est un aspect non négligeable, mais un autre élément qu'il ne faut pas non plus oublier est l'aspect monétaire. La pandémie aura assurément un impact sur la capacité de payer des consommateurs, même s'ils sont de fervents partisans.
« Les gens continueront de vouloir s'offrir du divertissement, mais rien n'assure qu'ils pourront le faire de la même façon qu'avant la crise. Et le sport a l'avantage de pouvoir être suivi à la télévision. Une ligue comme la LNH, qui mise beaucoup sur la billetterie dans la diversification de ses revenus, devra peut-être développer un tout autre modèle d'affaires. C'est un grand point d'interrogation. Il faudra probablement changer les structures de prix », estime Jean Gosselin. Ce dernier ne croit pas, cependant, que ce sera le coup de grâce pour les organisations qui éprouvent des difficultés financières.
« J'ai l'impression que la ligue adoptera un plan de soutien pour ses plus petits marchés. Elle ne laissera pas mourir ses équipes. La LNH a encore besoin de stabiliser son produit. »
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