Dans un récent article publié dans le Montreal Gazette, le journaliste John Meagher a révélé que le légendaire Henri Richard est décédé sans avoir en sa possession quelques-uns des plus précieux trésors accumulés durant son incroyable carrière. Il s'agit de ses bagues de la Coupe Stanley; l'ancien capitaine du Bleu-Blanc-Rouge n'en avait, en effet, plus qu'une en sa possession au moment de son décès.
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Il y a plusieurs années, après qu'il ait pris sa retraite, des voleurs se sont, en effet, introduits dans sa demeure et lui ont dérobé plusieurs souvenirs parmi lesquels se trouvaient toutes ses bagues de la Coupe Stanley, sauf une. Quelques jours plus tard, Henri Richard avait reçu un appel mystérieux où son interlocuteur offrait de lui rendre ses bagues contre une coquette somme.
À cette époque, les joueurs gagnaient beaucoup moins d'argent que les joueurs actuels et ces bagues étaient de précieuses possessions qui n'avaient pas de prix, tout comme c'est le cas aujourd'hui, pour celui qui réussissait à s'en mériter une, pourtant le fier porte-couleurs de la Sainte Flanelle n'a jamais même considéré la possibilité de payer afin de récupérer ses bagues allant même jusqu'à raccrocher la ligne.
« Il était hors de question que je paye pour mes bagues », avait-il alors déclaré au journaliste de « The Gazette » ayant rapporté ses propos dans un article paru le 5 mars 2000.
Le plus triste dans cette histoire, c'est qu'il avait alors mentionné qu'il croyait connaître l'identité du voleur, mais il ne l'a cependant jamais poursuivi faute de preuves. « Chose certaine, c'est quelqu'un qui connaissait la maison », avait-il précisé. Deux semaines après l'effraction, son épouse et lui, vendaient leur maison de Laval pour aller vivre dans un condo.
Allan Pearson de Raxan Collectible à Kirkland a affirmé que « quelques fois un ancien joueur va vendre une bague parce qu'il a besoin d'argent, mais la difficulté est de l'authentifier. Comment savoir si l'objet n'a pas été volé? » Même s'il avoue qu'il est possible que les bagues de Henri Richard aient été vendues, il est plus probable, à son avis, que celles-ci accumulent de la poussière quelque part au fond d'un tiroir.
En effet, toute tentative pour vendre ses bagues exposerait aussitôt le voleur. De plus, personne ne pourrait les porter sans soulever des interrogations puisque chaque bague est gravée à son nom avec son numéro de chandail ainsi que l'année où la Coupe fut gagnée. Les bagues volées sont celles des années 1960, 65,66,68,69 et 71. Pourquoi donc n'avait-il que sept bagues au total alors qu'il a soulevé 11 fois le précieux trophée?
Même s'il a débuté sa carrière en remportant cinq Coupes Stanley consécutives, de 1956 à 1960, une seule bague a cependant été produite pour toute la dynastie. « Après avoir remporté notre cinquième Coupe, l'organisation a payé la moitié (du coût) de la bague et nous avons payé la moitié », s'était-il remémoré.
Henri Richard ne portait que sa bague du Temple de la renommée de 1979 alors que celle de la Coupe Stanley de 1973 demeurait cachée dans un endroit sécuritaire. « Je crois qu'elles sont disparues pour toujours », avait-il conclu avec nostalgie puisqu'il avait, en effet, perdu tout espoir de récupérer les bagues qui lui avaient été volées.
Il n'est cependant pas le seul glorieux a avoir été victime d'un vol. Son coéquipier, Jean Béliveau, l'a aussi été un soir de 1971 où il était honoré par le Canadien au Forum. L'avidité des gens n'a vraiment aucune limite ni aucune morale.
Maintenant que M. Henri Richard est décédé peut-être que le voleur se décidera enfin à rendre les précieuses bagues à la famille, de manière anonyme évidemment. Il serait, en effet, temps qu'elles rentrent à la maison.