Daniel Brière était nommé Danny Briere, Vincent Lecavalier était Vinny Lecavalier et ce n'était pas Raymond Bourque, mais bien Ray Bourque.
Cette époque semble révolue, alors que les joueurs de la LNH semblent plus à l'aise de demander à ce que leur nom soit bien écrit. Le plus récent exemple est Alexis Lafrenière.
Comme Arpon Basu le mentionne dans une récente chronique, le plus récent choix de premier tour des Rangers a fait la demande à ce que son nom soit écrit correctement, avec l'accent, sur son chandail.
Il faut dire ici que Lafrenière a un historique dans ce dossier durant sa jeune carrière. Son nom n'était pas bien écrit quand l'Océanic de Rimouski a fait de lui le tout premier choix du repêchage de la Ligue de hockey junior majeur du Québec de 2017, ni lorsqu'il a endossé l'uniforme de l'équipe du Canada au Mondial des moins de 18 ans et au Championnat mondial junior.
Ce sont les parents de Lafrenière, surtout sa mère Nathalie Bertrand, qui ont manifesté le souhait que son nom soit écrit correctement, c'est-à-dire avec l'accent grave dans Lafrenière.
« C'était très important pour la famille. Quand les Rangers ont repêché Alexis, l'accent est l'une des premières choses dont on a discuté, sa mère et moi. » Emilie Castonguay, l'agente de Lafrenière
Castonguay, qui elle-même, ne met pas l'accent sur son nom, a alors demandé aux Rangers, qui n'ont pas pris de temps à accepter. Elle a par la suite immédiatement contacté l'AJLNH, qui est en charge d'octroyer les licences pour les articles portant les noms des joueurs, pour s'assurer que les fournisseurs (Adidas et Fanatics) soient en mesure de satisfaire la demande. Ils ont ainsi eu le temps de s'ajuster étant donné que Lafrenière a été repêché le 6 octobre et qu'il n'a signé son contrat que le 12 octobre, jour qu'il a choisi son numéro. Les articles à son effigie se sont ensuite retrouvés sur le marché, correctement écrit, immédiatement après sa signature.
Il semble que Lafrenière ait instauré une nouvelle tendance dans la ligue. En effet, celui qui a été repêché deux rangs plus bas, Tim Stützle, a également eu ce privilège. Si son nom a été écrit à l'anglaise (Stuetzle) lors de la signature de son contrat, le DG des Sénateurs, Pierre Dorion, lui a demandé s'il voulait que son nom soit orthographié à l'allemande sur son chandail. Il a bien sûr accepté.
Puis ce fut au tour de Nils Höglander des Canucks de Vancouver. Ce dernier a passé de l'écriture anglaise (Hoglander) à l'écriture suédoise. Il faut savoir qu'en suédois « ö » est en fait une lettre différente de « o » dans l'alphabet, et il ne s'agit pas simplement d'ajouter un tréma. Son nom a donc été changé le 4 mars dernier alors que les Canucks passaient à une nouvelle série de chandails.
À voir ces histoires, nous voyons bien que les mentalités commencent finalement à changer dans la ligue. L'ouverture d'esprit des différentes formations jumelées aux joueurs qui sont de moins en moins gênés semble avoir beaucoup aidé. Il était à peu près temps...